Quand les investisseurs étrangers mettent le grappin sur l'immobilier français
SCPI | 3 min. de lecture
38% des investissements en immobilier professionnel français réalisés en 2011 provenaient d'investisseurs étrangers, 43% en 2012. Une forte hausse donc. Qui sont ces investisseurs ? Quelle est la typologie des biens recherchés ? Pourquoi cet intérêt étranger pour l'immobilier français ?
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Qui sont les étrangers qui investissement en France ?
La réponse toute faite serait de dire : certainement le Qatar, puisque nombre de magazines d'information ont essayé de nous faire croire qu'ils rachetaient la France. Ce raisonnement est un peu simpliste.
En effet, parmi les gros investisseurs en 2012, on trouve : JP Morgan et le fonds d'investissement Blackstone chez les Américains, La Corée du Sud qui a acquis la Tour Mozart, les fonds souverains d'Azerbaïdjan, de Chine et du Moyen-Orient, dont le Qatar.
Pour être plus précis, on mentionnera bien entendu le rachat très médiatique de l'immeuble du Virgin Megastore des Champs-Élysées par le Qatar pour la modique somme de 500 millions d'euros... Avec cette acquisition record, ou encore le siège de Cartier à 300 millions d'euros, le Moyen-Orient représentait en 2012 21% des investissements totaux en immobilier d'entreprise. Au total, les étrangers auront investi pour 6,1 milliards d'euros en immobilier professionnel en France en 2012. Les chiffres de 2013 commencent à tomber : retour en force des Américains, 1ers investisseurs étrangers ; les Allemands, en revanche, continuent de délaisser la France.
Quels types de biens ciblent les investisseurs étrangers ?
L'emplacement des actifs visés
Les investisseurs étrangers achètent surtout du «prime» (traduction de l'hyper-centre), et surtout du «prime» parisien ! Les Champs-Élysées et le Quartier Central des Affaires en sont les éléments les plus prisés. Paris intra-muros et la Défense, voilà qui fait saliver les investisseurs étrangers.
Certains osent tout de même mettre les pieds en province : Lyon est le deuxième pôle d'investissement immobilier étranger. Puis viennent d'autres métropoles en pleine expansion et très dynamiques comme Bordeaux ou Lille. Les Néerlandais seraient parmi les moins frileux à investir en province mais leur présence reste néanmoins anecdotique. Les villes de la Côte d'Azur ont également la cote.
Le type de biens recherchés
Tout d'abord, on note un fort recul des étrangers dans l'achat d'immobilier d'habitation en France. En immobilier professionnel, il est bon de faire encore des restrictions, ce sont réellement les bureaux qui attirent le plus.
Enfin, les investisseurs étrangers sont surtout positionnés sur les très gros montants, ces biens d'exception qui peinent à trouver des investisseurs français, plus que sur l'achat en nombre de biens de taille intermédiaire.
Mais qu'est-ce qui motive les investisseurs étrangers ?
Première raison : l'immobilier français, c'est du solide. Le marché est mature, profond et très diversifié. Londres par exemple peut très certainement se targuer de s'être spécialisé en finance. Mais quand un krach survient, l'immobilier suit de ce fait. C'est cela qui plaît outre-frontière, la centralisation démesurée qu'on reproche souvent à la France fait la force de la région parisienne puisqu'elle implique une extrême diversification du tissu économique et donc une stabilité des locataires. Un placement sûr qui rapporte !
L'immobilier français est encore parmi les plus rentables d'Europe. Qui a dit que la France n'était pas compétitive ? On peut évoquer enfin une dernière raison, plus structurelle : les investissements en immobilier professionnel augmentent d'une façon globale dans les pays développés, notamment grâce à une hausse générale de l'épargne et son ré-investissement dans des fonds, SCPI, OPCI, foncières et équivalents étrangers. La France capte, pour les raisons citées précédemment, 21% des flux d'investissements en immobilier en Europe qui sont réalisés par des étrangers (et le Royaume-Uni 36%).
Un sentiment très «protectionniste» serait de trouver ça dangereux et de vouloir atténuer cette main-mise étrangère sur les fleurons de l'immobilier français. Tout d'abord, il faut relativiser cette main-mise, ce pourcentage impressionnant des investissements étrangers est aussi dû au ralentissement perpétré par les Français dans leurs propres investissements. Quand on remet ça en perspective, on comprend pourquoi ils pèsent plus lourd dans la balance. Ensuite, on l'a dit, ces investisseurs se tournent surtout vers des biens aux prix faramineux...pour lesquels les Français sont bien loin de se bousculer ! Pour finir, cet attrait pour l'immobilier français qu'ont les investisseurs étrangers doit aussi être vu comme une aubaine pour ce marché qui, sans eux pourrait se porter moins bien au vu de la morosité française actuelle.