La pierre-papier en passe de devenir plus populaire que l'investissement locatif direct?

L’investissement dans l’immobilier est de loin la méthode d’épargne préférée des Français, avec 60% des intentions parmi les citoyens interrogés par le sondage Atland/Opinionway.

Le principal frein à l’achat d’un bien locatif est le ticket d’entrée, estimé à 140 000 € en  moyenne. Dans ce contexte, la SCPI permet d’investir dans des parts dont le prix varie entre quelques centaines d’euros à un millier, est plus accessible pour un risque maîtrisé.

Rendement locatif ou plus-value immobilière?

L’étude montre que la majorité des épargnants cherche un placement proposant un rendement locatif assuré, plutôt qu’une plus-value à la revente. Ils seraient 75% à privilégier cette approche sur l’ensemble du pays, mais ce chiffre est différent sur l’Ile-de-France où la spéculation immobilière est plus importante. Dans ce cas, les épargnants déboursent en moyenne 300 000 €, ce qui est plus important qu’en régions mais ils comptent sur la valorisation de leur bien afin de dégager une importante plus-value à la revente en fin de crédit.

Une autre tendance qui se dégage concernant l’Ile-de-France : les épargnants souhaitent investir dans des biens situés à proximité géographique de leur lieu de vie. Ainsi, plus de 80% des acquisitions dans cette région sont faites par des Franciliens. En terme de répartition démographique, on constate que l’investissement en agglomération parisienne attire majoritairement des jeunes de moins de 34 ans. Ce phénomène se retrouve dans une moindre mesure dans les grandes agglomérations de province.

A noter que les grandes différences de prix au mètre carré entre Paris intra-muros et les deux premières couronnes vont s’atténuer grâce au projet de développement des transports de Grand Paris est ses 8 nouvelles lignes de métro.

Les avantages des SCPI sur l’investissement locatif direct

Selon les dernières statistiques, plus de la moitié des Français seraient propriétaires de leur résidence principale. L’immobilier reste la valeur refuge préférée des Français, ce qui explique qu’ils se tournent naturellement vers un investissement locatif offrant un rendement immédiat.

Les SCPI présentent plusieurs avantages sur l’investissement locatif direct, que nous pouvons résumer ainsi :

• la mutualisation des risques. Le principal intérêt est de limiter les risques liés à la location du bien ainsi que la dépréciation immobilière. Le fait de répartir ces risques sur plusieurs biens de différent types, permet de lisser le manque à gagner d’une vacance ou d’un impayé sur l’ensemble des associés.

• un investissement minimum à la portée de toutes les bourses, la part d’entrée se situant en moyenne à 5000€, ce qui représente un montant plus de vingt fois inférieur à un investissement direct.

• des démarches simplifiées : l’inscription se fait entièrement en ligne. L’associé délègue intégralement l’administration, l’acquisition et la gestion locative des biens à la société de gestion.

• un investissement flexible : les parts peuvent s’échanger sur un marché secondaire, un associé peut décider d’acquérir plus de parts au moment le plus opportun et tenter de revendre ses parts à condition de trouver un acheteur.

Les frais restent légèrement plus élevés en investissant en SCPI qu’en direct, 10% contre 8%. De plus, même si les risques sont partagés, ils restent tout de même présents. Le fonctionnement propre aux SCPI donnent un rôle central aux conseils d’administration en matière de stratégie d’acquisition et de distribution. C’est pourquoi il est vital avant d’investir d’examiner les résultats historiques et la fiabilité de l’équipe de gestion.

Les contraintes mentionnées plus haut n’ont pas freiné l’engouement des épargnants pour les SCPI en 2016, car les fonds levés cette année a atteint des record historiques en dépassant le seuil des 50 milliards d’€.

Cette performance s’explique par les rendements (4,6%) qui ont été bien supérieurs aux épargnes plus classiques telles que le livret A (0,75%) ou le PEL (1%).

La pierre-papier, qui souffre encore aujourd’hui d’un manque de visibilité, est sur le point de surpasser l’investissement direct dans le choix des épargnant français.